par Sam » lun. 28 mai 2018 21:12
Le vol vers la Suisse…….Deuxième…..
Encore ??!! mais, ça va devenir chiant …?!!
Encore un récit ?
Après tout , pourquoi pas ?
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2 choses importantes !
Il y a le récit mais il y a aussi la visualisation du vol.
Pour voir le vol, le mieux est Dorama. (si vous avez un bon débit internet, c’est énorme !) Sinon, appuyez sur pause souvent pour laisser le temps au paysage de se charger.
– 1 ouvrez la page de la trace du vol sur CFD : http://parapente.ffvl.fr/cfd/liste/2017/vol/20240180
– 2 cliquez sur la caméra jaune à droite
– 3 cliquez sur le petit triangle gris à coté du petit lapin et de la tortue en bas à Gauche de l’écran
– 4 (option) vous pouvez tout régler : la vitesse (avec le lapin et sa copine), les infos, faire des pauses, revenir en arrière, zoomer, dézoomer (avec la souris), tourner autour du pilote (360°)…. ou bien juste laisser défiler le vol ,… enjoy !
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CFD Dorama
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Dorama
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Trace du vol sur Syride : https://www.syride.com/fr/pilotes/sam_de_die/481377
Pour profiter pleinement du récit , lire avant le récit du vol N°1
cliquez =>viewtopic.php?f=17&t=237
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Alors voilà ce qui c’est passé . En tout cas, c’est ma version des faits.
Franck m’appelle le soir et Manu aussi , ils veulent voler le lendemain, et on se donne rendez-vous à la vie chère, 8h15
Manu est pas clair, il sait pas si il viendra…ou pas
on parle de monter à pied. Je veux aller au déco de Chironne (kilomètre vertical)
je suis pas clair, (visiblement) et les gars comprennent qu’on va monter à pied tout le kilomètre vertical.
Forcement, Manu est pas chaud.
Bref, le matin, je rencontre sur notre parking Stef Bonin qui à réagi super vite à mon message whatsapp du matin et je le convainc de monter avec ma voiture. On rejoint la vie chère. Franck sans voiture , Bruno en camping car sont là. Donc on prend ma voiture ! Donc c’est moi qui décide de où on va Et on va donc au Col de Rousset, pour monter au déco du KV mais sans faire tout le KV. Juste on monte à partir du tunnel.
Les autres sont d’accord, finalement, ça fera moins de marche !
Manu est à la bourre et on aurait pu l’attendre mais on se comprend pas tous, résultat , il monte seul.
Bref, on a bien merdé sur l’organisation.
Petite/moyenne rando tous ensemble (car Manu est arrivé), pour profiter de la nature.
Sur Syride , j’ai classé ce vol dans les vols rando.
Les vautours nous passent 40 m au dessus de la tête , ils sont déjà en l’air.
ça sent la bonne journée !!
déco KV chironne.
Dès 9h00, il y a des cums qui naissent un peu partout autour de nous.
Je me demande si on aurait pas du aller voler à Lesches…
Les autres se demandent aussi plein de trucs
On parle de voler jusqu’au au nord du Vercors et de rentrer par le plateau mais on sait pas trop si oui ou non si plus ou moins ni quand ni où ni comment…
Bref, on veux tous bien faire, et ça nous met plein de doutes…et un peu la pression………
Si bien que même arrivé au déco, on est pas tous d’accord sur le moment où on va décoller et sur le lieu de décollage.
Mais on est un groupe et en parapente, le groupe c’est très puissant.
Un homme s’éloigne du groupe , et part décoller un étage au dessus.
C’est vrai que c’est faible au déco. Bruno et Manu ne préparent rien, ils discutent tranquillement en attendant des bonnes conditions.
Je me prépare, parce-que j’ai tout emmené avec moi aussi aujourd’hui ! (Surtout ma motivation !!)
Mais en vrai, je crois que je vais devoir attendre.
Heureusement pour nous, l’homme qui s’est éloigné, décolle rapidement, (lui, il avait personne avec qui discuter) .
Et nous montre que ça le fait !! (Le groupe c’est ça, il y en a toujours un qui trouve une solution)
Steph est prêt, il décolle
Oups , activation ! , bouge ton cul Sam !
je suis presque prêt,
Allez go !
Tout le monde décolle, (moi en dernier, je suis lent à la prépa) et ça le fait.
Franck (l’homme qui s’était éloigné) conserve son avance sur nous et saute sur le St Genis
On le suit, et lui saute sur la Tête de la Dame.
On prend de l’altitude sur le St genis. Bruno va vers Franck.
Là, je me dis que c’est beau là bas mais je sens mieux vers le Nord.
Manu annonce la même idée en radio. il préfère le Nord.
Mais bon, il y a quand même un plateau à traverser…..
Mais bon, il y a quelques cums !!!
Bref on doute encore…
J’ai fini mon plein.
Je pars .
En plein sur le plateau .
Col de Vassieux avec plateau de vassieux.
ça descend pas trop,
je vois des barbules en plein milieu
Je me décale vers elles,
Je monte !
En dessous, il n’y a que des arbres ! c’est beau; il y a 2 couleurs, le vert pétant des feuillus et le vert foncé des conifères.
Mais ça thermique; j’ai du mal à y croire, ça monte au dessus de l’immense forêt.
Manu et Steph sont pas loin à coté.
Je monte à presque 2300 , je me sens un peu en sursis, si ça venait à descendre fort, je ne saurais pas trop où aller pour me rattraper .
je continue vers le nord en traversant le plateau. Steph est bas, il se pose vers Vassieux. Il a raté le départ de la traversée depuis le St Genis. Parti sans terminer le plein, dommage…
…Manu me demande en radio si je suis bien en train de tenter la traversée du plateau…
Il y doit pas y croire….
Oui Manu, je la tente…mais rien de garanti…
Bref, on doute encore…
Je trouve des barbules, qui forment un cum un peu avant La Chapelle
j’essaie de monter le plus haut possible, je sens qu’il est encore tôt, j’ai peur de poser…
Les hirondelles me filent un coup de main.
Comme elles sont super fortes, elles font ça bien. On monte plus haut que la base du cum, dans des thermiques à coté du nuage.
C’est plutôt super hyper beau. Et c’est aussi super hyper rassurant de prendre de l’altitude. Il y a des barbules de partout autour de moi . Au dessus, en dessous, à coté. je suis dans le bleu à coté du blanc. c’est beau, est ça monte ! Je fini environ 300m au dessus de la base du nuage la plus basse. 2700 m !
Manu n’a pas cette chance….et il va le payer
Cher
très cher…
c’est un peu comme au far west, le monde se divise en deux catégories, il y a ceux qui ont trouvé le thermique et il y a ceux qui creusent…
on avance vers St Martin et les grands goulets, c’est beau, je fais une photo pour illustrer le récit sur le forum du club.
Et Manu, il creuse….
Les Grands Goulets.
Plateau du vercors.
Je décris un grand arc de cercle à la recherche de la source des thermiques qui fabriquent ce gros nuage qui est au-dessus de nos têtes
L’idée de voler vite est au placard. D’abord, j’essaie d’assurer le passage du plateau. J’accélérerais une fois sur la Chartreuse (inch’allah)
Je regarde partout à la recherche d’infos sur comment monter
tiens ! ?? il y a 3 voiles étalées au déco de st Martin.
Je préviens Manu en radio.
Manu doit chercher à peu près la même chose que moi en dessous de moi et je vois qu’il ne trouve rien.
je garde un œil sur les trois voiles du déco de Saint-Martin qui finissent par se mettre toutes les trois en l’air.
Je suis toujours à la recherche de mon thermique perdu dans le désert où Manu commence à vraiment creuser.
Je finis par en trouver un, en me rapprochant des grands-goulets qui me remonte de 500 mètres je commence à croire à la suite du parcours !
Les 3 voiles de Saint-Martin ne descendent pas. ils sont au niveau de la crête et se maintiennent.
Je ne me pose pas beaucoup plus de questions je fonce sur eux. je sais que à partir du moment où ils ne descendent pas, je ferais sûrement pareil et à 4 nous allons sûrement trouver des thermiques, je sais que le groupe, en parapente, c’est fort !
Une fois arrivé, ils n’ont pas l’air très motivé. ils sont pas comme moi à enrouler le moindre pet de mouche, ils restent en dessous de la crête. je suis arrivé un petit peu au-dessus et j’arrive à rester au-dessus voir à prendre un peu d’altitude rapidement. je comprends que ils ne vont pas partir en cross avec moi il faut que j’avance que je trouve quelque chose .
l’arête de Valchevrières me fait de l’œil. elle est bien exposée au soleil et à mon avis avec tous ces cailloux ça devrait monter
Gorges de la bourne.
je me jette rapidement vers elle .
cette arête est quand même particulière puisqu’elle est dans le venturi.
je ne m’aperçois vraiment de la force de la brise que quand je me remets face au vent.
En effet c’est dans le venturi . mais ce n’est pas vraiment un problème le vent et la brise ne sont encore pas vraiment installés. Gaffe si vous passez par là l’après midi.
Je perds un peu de temps en insistant pour trouver quelque chose. je prends un thermique qui me décale vraiment sur l’arrière je me dis qu’il faut que je parte de là c’est pas vraiment le meilleur endroit pour sortir.
j’avance un peu vers le nord et là je trouve un vrai thermique qui me décale aussi mais me monte très haut je vais pouvoir sauter sur Méaudre, parfait !
Je vise la carrière je sais très bien de quelle carrière il s’agit en 2003 j’avais déjà repris sur cette carrière (et oui c’est ça l’expérience !!) si en 2003 ça marchait vu que la carrière est encore plus grosse aujourd’hui je me dis que ça va marcher encore !
Je fais un nouveau plein à étage c’est-à-dire que je dépasse plusieurs fois des étages de nuages et me retrouve encore à passer dans des sortes de portes bleues au milieu du blanc c’est toujours très beau. je suis à côté du nuage c’est top .
La suite du parcours et disons classique
Je saute sur le Néron
Puis rejoins les autres voiles qui arrivent de St Hil et qui viennent tourner au St Eynard
je prends donc l’autoroute !
15 km.
J’ai pas fait un seul virage à ce moment-là depuis 15 km .
Je suis content, voler vite c’est vraiment le truc que j’essaie de faire depuis des années.
c’est comme ça que l’on vole vite. En ne faisant pas d’erreur et en ne faisant pas de virage.
La grosse différence sur ce vol par rapport à celui d’avant et que en fait je viens de terminer ma phase Solitaire .
tout le reste du vol , je ne le sais pas encore mais j’aurais du monde avec moi.
J’utilise toutes ces voiles autour de moi comme fusibles et aussi comme marqueurs de ma vitesse
en gros j’essaie de ne jamais me faire doubler ou distancer et quand je double du monde ça veut dire que je vole assez vite
Bien entouré j’avance vite
un petit peu avant le Granier un groupe de voile se forme
je ne le sais pas encore mais une bonne partie de ces gens-là vont rester avec moi jusqu’au bout ou presque.
Je les garde tous en point de mire je les nomme par leur nom de voile il y a oméga X-Alps, il y a la Zeno, il y a voile bleue (la colt), il y a aussi une Cure (Au début je me demandai si il avait pas la même voile que moi) et une niviuk que j’appelle peak…. chacun a son petit nom et je les surveille tous.
On fait l’élastique dans le groupe. Je veux dire que un coup il y en a un qui passe devant, après il se retrouve un peu derrière; il y a ceux (ou celui) qui sont bas et ceux qui sont haut, ceux qui montent vite, et ceux qui monte doucement, mais en gros on avance tous assez rapidement.
C’est très efficace un groupe en parapente ça permet vraiment de ratisser large. De visualiser la masse d’air.
On enroule souvent ensemble et je m’escrime à leur montrer mes talents de thermiqueur ainsi que les super qualités de ma Lynx (belle et fidèle).
En groupe, on va partir du Granier et ensuite traverser la Savoyarde puis traverser toutes les Bauges comme ça .
Arrivée sur les Bauges.
En cours de traversée des Bauges, séquence émotions, je suis à la traîne, et j’ai la chance d’être secouru par un couple d’aigles royaux avec leur petit. (reconnaissable car il a du blanc sur les ailes)
c’est ……….
sympa
Juste avant je les avais vu faire du vol en feston. ils plongent sur au moins 50 m, prennent ainsi plein de vitesse puis redressent d’un seul coup et remontent au ciel sans battre des ailes, se retrouve presque en décrochage puis replongent , et ainsi de suite.
Vidéo :
https://www.facebook.com/cornellbirds/v … =2&theater
j’entends déjà tous les ornithos (comme Mimile ) me reprocher : quand ils font du feston c’est pour dire que tu les déranges !!
Bien moi j’y crois pas. Je crois qu’ils ont l’habitude des parapentes. Vu qu’ils en voient passer des centaines dès que ça vole. Et que ils se foutent de nous. La preuve c’est qu’ils sont venus enrouler tout les 3 avec moi sans aucun signe d’agressivité.
Bref, on continue le rythme thermique / transition / thermique / transition …
on va arriver presque ensemble sur Les Dents de Lanfon (Annecy) . (les mecs du groupe, pas les aigles ! ils jouent pas à faire du cross les aigles !, ils font de l’accro, c’est plus leur Kiff. ils ont un territoire et ils y restent pour faire de l’accro).
Sur les Dents de Lanfon, on se refait rapide .
Et là coup de théâtre !!
Mes acolytes (je crois qu’ils étaient quatre) partent direct en direction du Parmelan.
ils ont l’air décidés. Je les vois voler bien ensemble. Tous dans la même direction, des mecs déterminés….
je me dis ok , agitation de neurones, ces mecs-là vont pas du tout dans la direction où je voudrais aller et j’ai bien peur qu’ils aillent juste au Parmelan pour faire un point au nord et qu’ils fassent demi-tour ensuite.
j’ai pas envie de faire demi-tour ensuite pour pas me retrouver face au vent du sud
j’ai vraiment envie de continuer plutôt vers le nord-est
Personne ne part dans la direction où je voudrais aller….(pourtant, je connais, j’y suis passé, ça le fait !)
je me dis qu’il ne faut peut-être pas les lâcher
la décision est dure à prendre et elle comporte un petit risque (me retrouver face au vent du sud avec eux ou finir seul)
il faut réagir vite, ils s’éloignent !
je vais les suivre. je les suis parce que je pense que le groupe est plus fort que le pilote seul.
je me dis, vu leur détermination et leur vitesse à partir ensemble cash vers le Parmelan c’est qu’ils ont un plan.
je me dis : je les lâche pas et comme ça je profiterai de leur plan
j’ai un temps de retard…
J’arrive au Parmelan, ils ont déjà repris de l’altitude.
Je suis bas, j’ai envie d’avancer, et je trouve pas de gros thermique
j’enquille tout le Parmelan sans un virage.
donc je les double par en dessous,
c’est un moment important (En tout cas, dans ma version des faits) car je pense qu’ils me voient et que ça va jouer sur la suite.
car quand on arrive au bout du Parmelan, on enroule tous, mais je sens que le groupe stagne. ceux qui sont haut ne partent pas, ils restent là, dans la zone.
Je me dis qu’ils doivent hésiter sur la suite du parcours.
MERDE !!!!!
Mon groupe !!!!
Ne me lâchez pas maintenant les mecs !!!!
Go !!
Allez ! Allez y !
ça bouge pas…
Afin de mettre tout le monde d’accord, je pars à fond tel le mec qui sais parfaitement où il va (du vrai bluff ) vers la suisse
et je sais pas si c’est qu’ils m’ont fait confiance et qu’ils m’ont suivi ou qu’ils avaient de toute façon décidé de continuer par là mais :
ça marche, ils me suivent !!!
Yes !
c’est reparti
J’arrive à faire tout ça en évitant la TMA 1 chambéry que m’indique mon GPS.
Je me fais chier à éviter une TMA 1 Chambéry qui en fait n’est pas du tout active en été. ( elle ne sert qu’à éponger l’accroissement du trafic sur les aéroport de Chambéry et Annecy en hiver à cause de la saison de ski ).
Mais comme mon Syride m’indique cette zone je m’embête à surtout ne pas la mordre
Admirez le Magnifique évitement de cette zone.
la partie gauche de ma voile et mon bras gauche sont dedans mais pas mon GPS !!!
parmelan. TMA
Bref tout ça pour rien
La suite, c’est tout pareil, on est en groupe, avec des autres qui nous ont rejoint et on fait l’élastique.
Bonneville, au fond Annemasse et le lac léman.
Je gère très bien le Môle. Je passe devant, ils suivent. (pas tous, je crois qu’on en perd quelques uns..) niviuk peak disparaît…il a fait demi-tour ??
A droite le Môle.
On a vraiment l’impression de voler en groupe d’ailleurs à un moment il y en a un (Pascal Abonnel) qui est très proche de moi dans un thermique.
j’entends : —— tu vas où ???
je répond avec un gros haussement des bras et des épaules : — je sais pas !!! —————– la Suisse !!!
je pense qu’il me dit : —– c’est tout bouché !!!
et moi : —- par là !!! en faisant un grand geste avec mon bras vers des reliefs qui sont pas trop bouchés.
voilà, on a communiqué , maintenant on est vraiment potes….
C’était bouché parce-que les plafonds étaient plutôt bas, genre maxi 2700 m sur la journée. et que au moment où il m’en parlait, on dépassait pas les 2400 m. Dans ces conditions, difficile de passer par les hauts reliefs comme j’avais fait la fois d’avant en montant à plus de 3000.
Plafond bas.
On arrive sur le dernier relief avant la vallée du Rhône.
C’est super beau. Les derniers névés, les falaises, les pâturages, petit lac, chalets… Bel endroit…
En rentrant j’ai regardé sur la carte, ça s’appelle les Cornettes de Bises
Finalement je fais là ma première véritable erreur après 8h15 de vol.
je sais pas pourquoi, une fois arrivé aux nuages je décide de partir côté au vent du nuage donc plutôt côté sud. alors que les Brises d’ouest sont présentes depuis les bauges et que tout le reste du parcours je m’étais bien placé (coté Ouest).
en fait je me trompe complètement de côté et pars coté Sud Est…
Dès le début de la transition je comprends mon erreur, et me fait appuyer.
Seule correction possible, dès que je m’éloigne assez du relief je colle les poulies de façon à optimiser cette transition ratée d’avance.
Dommage…
mauvais choix
Je prend 3 ou 4 photo IGN.
C’est à dire que je prends des photos tant que je suis encore haut, qui me serviront de carte juste pour pouvoir situer les ponts (y en a pas beaucoup) pour traverser le canal et le Rhône à pied quand j’aurais posé.
Bref, je prépare mon itinéraire de retour.
Tout n’est pas perdu…
En face de moi; il y a une montagne qui devrait me permettre de raccrocher.
Elle est parfaitement bien orienté par rapport à la brise elle va me permettre de faire un petit peu de kilomètres en plus . ça me suffira quelques Km en plus….
A ce moment là, perte totale de motivation . J’ai pas envie de m’engager dans le massif montagneux Suisse. J’ai peur de vraiment trop galérer pour le retour. Les plafonds sont assez bas. Je sais déjà que je ne vais sûrement pas aller très loin.
je pense donc + au retour qu’au vol….**** c’en est fini pour ma gueule !!! ****
En fait rien ne se passe comme prévu je me fais appuyer à l’arrivée sur cette arrête et aussi contrer.
je colle encore plus les poulies (genre je tire un coup avec les mains sur les drisses pour vérifier que je suis bien à fond) et me colle contre le relief ensoleillé et normalement bien orienté.
mais ça n’avance pas ou très peu et ça ne monte pas.
je continue en me disant que quand même ça va finir par le faire
mes 3 acolytes eux aussi se sont bien fait appuyer sur la tête mais par contre ils ne se sont pas trompés de route. ils sont passés du bon côté des Cornettes de Bises et arrivent bien 200 mètres au-dessus de ma gueule.
ils vont gratter pendant un petit moment et réussir à monter, ce qui rajoutera 5 kilomètres à leur compteur déjà bien rempli.
Ces 3 acolytes sont du club « Envol Sud Isère ». Parti des faces Est du Vercors ils ont fait une petite pointe vers le sud jusqu’au Grd Veymont puis sont repartis vers le nord et ont terminé à Villeneuve comme moi. Ce qui leur fait un compteur à 250 km. ils déclarent un vol de groupe à 3 personnes.
Bien joué les gars !
Je gratte aussi un peu, en lorgnant du coté des atterros le plus près possible de la frontière…
Et je fini par quitter le relief, et tirer une fléchette vers la France.
Je passe au dessus de l’atterro officiel, où j’aurais pu attendre et partager avec mes 3 compagnons. Mais je veux optimiser le retour, je préfère aller plus à l’Est.
Fin du vol Lac Léman
Posé à un croisement de chemins, pas mécontent, il fait beau et chaud , la vie est belle …
Et maintenant, la partie tant attendue :
Le retour !
J’ai enchaîné des tonnes de voitures, et donc de chauffeurs: 2 frontaliers, 1 infirmière (frontalière), 2 mamies, 2 femmes enceintes, 1 camionnette pleine de travailleurs, 1 blonde, 1 parapentiste, des copines et copains de parapentistes, 1 ex-collègue du collège qui m’a ressorti le nom de tous mes profs (moi je ne me souvenais que de Annie Point : la prof de sport) , 1 black qu’avait déjà un autre auto-stoppeur, des gens qui allaient juste faire les courses juste à coté, des gens qui ont fait des détours pour me poser dans un bon spot, et encore plein d’autres… des gens tous différents mais tous sympa !
Merci à eux tous. Merci.
Ps : sur les 2 mamies , une roulait en exploitant toute la puissance de sa Mégane dans la montée sur le Vercors, je me suis demandé où elle avait appris à manier la boite à vitesse comme ça, une vraie pilote, heureusement pour moi, prudente.
Une fois en France, je rebranche le tél.
Whatsapp pour prévenir que je vais bien et même très bien . J’en profite pour rendre jaloux mes potes du départ en leur expliquant bien, que je suis encore ! en Suisse ! LOL !
Il y a un message de Julien.
On avait prévu de voler ensemble demain…
Je l’appelle, et on convient de décoller à Méruz demain, j’ai juste à me rapprocher le plus possible et il viendra me chercher.
En route, un parapentiste m’explique que Méruz est interdit si la neige a fondue, pour pas gêner les vaches. …
Bref, j’appelle Juju, on change de plan, on ira décoller au Plan de la Boutte à Bourg St maurice, un certain Gaspatcho y aurait fait un très gros triangle aujourd’hui. (j’ai pas le temps de vérifier, je fais du stop).
Je termine le stop à Albertville, il est minuit, le Mc Do est fermé, j’aurais bien pécho un sunday, ju viens me chercher, on monte à Bourg.
On arrive à l’atterro des Illettes tard.
Ju dormiras dans sa voiture.
Je me pose dans mon sac de couchage (qui remplaçait la mousse de ma sellette) sur le canapé du club contre une cabane en bois. Je le sens bien !
Et je passe une nuit sans avoir froid. Nickel ou presque . Ce canapé est trop court de 5 cm, ça paraît pas beaucoup mais ça compte…
bref, si je considère la nuit du premier vol vers la Suisse, par terre contre un mur d’église sans sac de couchage, dans le froid, et celle du deuxième sur un canapé avec presque un abri…………j’ai envie de retourner en Suisse au plus vite pour voir ce que la troisième nuit va me réserver !!
Petit dèj en ville dans une boulange, navette du club 4€ (dans laquelle personne ne connaît ni n’a vu Gaspard Petiot hier) et on décolle tôt en face Sud Est.
J’ai la motivation moyenne…Ju propose un triangle, je pense que c’est ce qu’il y a de mieux à faire en effet. Mais, j’ai la motivation moyenne. J’ai aussi envie de rentrer direct en vol dans le Diois. On sort facile, on vole ensemble, je le lâche pas. Enfin, sa voile étant peu perfo, je me ballade tranquille au dessus de lui.
On fait un beau départ je vous dis un beau départ.
Mais ça dure pas, on arrive sur une face normalement prometteuse.
On se fait appuyer et on avance plus. J’arrive à passer au vent et à remonter dans des machins qui envoient ma voile 2m derrière moi (ou presque). Ça arrive jamais ça ! Ça pue ce quartier…
Je suis partagé entre monter et descendre aider Ju.
Je reste à cette altitude et m’éloigne en vallée où c’est super calme.
C’est normal dans une aérologie pareille, Ju n’arrive pas à sortir, je le suis par dessus.
Il se pose et je le rejoins pas mécontent.
Bref, j’ai la motivation moyenne…
Il insiste pour qu’on remonte aux Arcs décoller…suis pas motivé, je repars en stop direction la maison.
A plus Ju !! Prochaine fois on bouclera un gros triangle !
Pour gagner du temps, je tente BlaBlacar mais impossible de payer depuis mon tèl…
j’arrive pas à copier/coller mon putain de mot de passe Paypal, ni à rentrer mes 3 digits de carte bleue.
Un conseil , essayez avant d’être coincé !
Stop encore.
Une fois arrivé sur le Vercors, Mamie N°2 (la pilote) me pose à Lans en V.
Je vois la pente école depuis mon spot de stop.
Je sais qu’il serait possible de décoller là et de rentrer au Col de Rousset (à ma voiture) en volant .
J’ai l’envie mais pas la motiv de voler depuis la pente école de Lans.
C’est classique….les lendemains de très gros vols, j’ai pas de motivation….
Faut que j’en parle à mon psy et à mon docteur.
je vais chercher des moyens de contrer ça…(si vous avez des idées, je suis preneur)(surtout si vous êtes psy ou docteur)
une fois arrivé chez moi. j’ai remarqué un certain état de déshydratation. peut être arrivé pendant le retour où j’ai pas vraiment pris le temps de boire… faudra vérifier après un prochain gros vol.
Un peu de géopolitique maintenant :
Il semblerait que plus on va vers le Diois plus les voitures soient déglinguées.
En ôte Savoie, ils appelleraient ça une poubelle, sur le Vercors, c’est une voiture très utile.
Merci à tout mes chauffeurs !!!
Pour résumer,
Malgré des plafonds pas très haut, j’ai volé « vite » ( et loin ) en m’appuyant sur la force du groupe.
Je me suis fait plaisir en vol, je m’aperçois que j’aime vraiment ma voile.
Je ne pense pas avoir pris de risques.
En ce moment les couleurs de la nature sont juste trop belles.
Le retour s’est bien passé.
J’ai bien envie de recommencer !!
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Dernière édition par Sam le mer. 30 mai 2018 20:24, édité 1 fois.
Déplacé ici en septembre 2022 suite aux remaniements de site web du club les Passe-montagnes .